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Les chrétiens ont l'habitude de se réunir le dimanche. Exceptionnellement, comme nous ne pouvons pas nous rassembler pour éviter de propager la COVID-19, nous proposons de nous unir autrement dans la prière pour les prochains dimanches. Par le coeur, par la prière, rassemblons-nous pour porter ensemble les intentions du monde et pour trouver la paix intérieure. En ce temps un peu spécial, nous sommes invités à grandir dans la foi. Confiance... la vie nous attend par-delà ce temps plus difficile.
Saint-Sacrement du Corps et du Sang du Christ
Voici quelques suggestions :
Sur la route de mes jours, j'ai faim de toi, Seigneur.
Nourris-moi de ton pain.
Rétablis en moi la paix.
Désaltère-moi de ton vin
qui me relève et me réchauffe.
Accueille-moi à ta table
comme les pèlerins d'Emmaüs,
pour qu'à la tombée du soir je m'éveille à la joie !
À la coupe de ton sang, je bois à la grâce,
comme une herbe fanée qui renaît sous la pluie.
Visite, Seigneur, mes déserts.
Redonne sens à mon histoire.
Irrigue le sol sec et dur,
de mes conquêtes déçues.
J'ai besoin de ton pain et de ton amitié.
Comment vivre sans toi? Tu m'apprends à aimer!
Pierre Charland
Sainte Trinité
Voici quelques suggestions :
Dieu a tant aimé le monde!
« Daigne imprimer en moi ta Divine Ressemblance afin que tu ne puisses regarder l'âme de ta petite épouse sans te contempler Toi-même. » Il faut être Thérèse de Lisieux pour exprimer avec tant de justesse et de maturité la seule réponse spirituelle possible à l'Évangile de ce dimanche de la Sainte Trinité.
Un visage tellement plein de nous-même!
En vérité, le miroir de nos existences concrètes nous révèle, de nombreux matins, un visage tellement plein de nous-même! Le Christ s'y contemplera-t-il vraiment un jour? Il ne nous faut surtout pas hausser les épaules avec un orgueil désabusé, prétendant que cette sainteté, parce qu'exceptionnelle, nous demeurerait à jamais inaccessible.
La petite voie de Thérèse nous est proposée.
En acceptons-nous la conversion intérieure? Saint Jean nous dit combien Dieu ne pouvait davantage aimer le monde qu'en lui donnant son Fils unique. Ineffable réalité qui bouleverse le devenir de l'humanité!
-- Qui sommes-nous donc, pour que Dieu nous donne le meilleur de Lui?
-- Qui sommes-nous pour que, par ce Fils, Dieu ne vienne pas juger, mais sauver en nous ce qui nous entraîne vers le bas?
Se laisser saisir par cet Amour, au plus quotidien de nos vies familiales, sociales et ecclésiales, c'est consentir progressivement au dépouillement de ce qui nous encombre, afin de marcher en cette petite voie du disciple bien-aimé. La dépossession de ce qui entrave en nous la simplicité du coeur ne se fera pas sans une âpre lutte, mais Dieu désire que nous le désirions!
Prier Dieu de nous embraser de son Amour
Du haut de ses 24 ans d'humanité et de sainteté, Thérèse a compris que le croyant n'est pas quelqu'un qui voit plus facilement que ses contemporains la douceur du regard de Dieu, mais a l'humilité de le prier de « l'embraser de cet Amour ». Ici réside la clé de compréhension.
Bernard Podvin
Pentecôte
Voici quelques suggestions :
Viens, Esprit Saint, en nos cœurs et envoie du haut du Ciel un rayon de ta lumière. Viens en nous, père des pauvres, viens dispensateur des dons, viens, lumière de nos cœurs. Consolateur souverain, hôte très doux de nos âmes, adoucissante fraîcheur. Dans le labeur, le repos; dans la fièvre, la fraîcheur; dans les pleurs, le réconfort. Ô lumière bienheureuse, viens remplir jusqu’à l’intime le cœur de tous tes fidèles. Sans ta puissance divine, il n’est rien en aucun homme, rien qui ne soit perverti. Lave ce qui est souillé, baigne ce qui est raide, guéris ce qui est blessé. Assouplis ce qui est raide, réchauffe ce qui est froid, rends droit ce qui est faussé. À tous ceux qui ont la foi et qui en toi se confient donne tes sept dons sacrés. Donne mérite et vertu, donne le salut final, donne la joie éternelle. Amen. (Séquence de la Pentecôte.)
Ascension
Voici quelques suggestions :
Ascension et descente
Dans la vie spirituelle, le seul point d'ancrage permis est le Christ qui, par son Esprit, nous guide : "Jésus s’approcha d’eux". En d'autres mots, cette ascension à laquelle nous sommes appelés avec le Christ dans l'Esprit se vit, aussi, intérieurement comme une descente. Cette descente est celle dans nos doutes, dans nos peurs, dans nos craintes de la mort, dans nos blessures, dans nos angoisses, dans notre pauvreté, etc. Bien de ces aspects en nous, marqués par le rejet, la trahison, l'abandon, l'humiliation, l'abus..., nous disent que de faire confiance est dangereux, qu'il y a un risque à l'abandon à l'A(a)utre, qu'il faut plutôt nous protéger, nous tenir à distance, "ne pas parler à l'étranger", etc.
L'ascension, dans cette perspective, a un double défi : descendre dans nos abîmes et entrer dans l'infini de Dieu. Les deux sont, pour nous, sources de vertige. Les deux formes ensemble une expérience de nuit mais c'est l'union au Christ, et à sa nuit lumineuse, qui donne la force de marcher ou de grimper. Et un des effets absolument positifs de cette nuit est, tout en apprenant à nous aimer et à découvrir notre don grâce à l'Amour de Dieu pour nous, de discerner, au même moment, une mission où notre regard n'est plus sur nous. « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »
Stéfan Thériault
Source : Stéfant Thériault, Méditation : ascension et descente.
« La mort de Jésus sur la croix par amour, loin d’être l’échec du projet de Dieu, va se transformer en Vie par la résurrection du Christ et l’envoi à ses disciples de l’Esprit Saint, le Défenseur, l’Esprit de vérité qui va les soutenir et les aider à découvrir peu à peu qu’ils sont appelés à devenir le nouveau mode de présence du Ressuscité, à devenir le Corps du Christ dont le Ressuscité est la tête et le cœur, et eux les membres. L’Église par laquelle le Vivant va poursuivre sa mission par et avec chacun de ses disciples dont la grande caractéristique sera d’aimer à la manière de Dieu. »
Mgr André Gazaille
6e dimanche de Pâques
Voici quelques suggestions :
5e dimanche de Pâques
Bonne fête des Mères!
Voici quelques suggestions :
Jésus est le chemin, c'est un chemin de vie.
« Fameux message d'espérance où le monde cherche sa route, où les sociétés, aujourd'hui sans repères, marchent à l'aveuglette ou bien se heurtent carrément à des murs et nous conduisent dans des impasses. Fameux message d'espérance pour chacun de nous. Quand nous ne savons plus trop où nous en sommes, il nous est bon d'entendre cette parole de Jésus : « Je suis le chemin ».
Oui, nous pouvons risquer notre existence derrière Jésus, dans la recherche quotidienne et obstinée de l'amour. Affection, tendresse, dévouement à nos proches, attention aux plus petits, combat pour la justice, lutte pour le partage des biens. C'est le bon chemin, un chemin de vie, le chemin, disons le mot, de la vie éternelle. »
Jean Corbineau
4e dimanche de Pâques
Voici quelques suggestions :
Jésus est l’ouverture qui nous sort de nos repliements
« Avant d’être un objet qui tourne sur ses gonds, une porte est une ouverture qui nous permet de passer de l’autre coté d’un mur, qui conduit à la liberté. Jésus est l’ouverture qui nous sort de nos repliements, qui défonce nos murs faits de béton armé, d’incompréhension et nous évite ainsi de nous enfermer sur nous-mêmes. »
Gérald Chaput
Seigneur Jésus,
les événements que vous vivons
sont parfois chargés de tristesse et de peine.
Quand une profonde douleur
nous serre le cœur et nous bouleverse,
quand nous perdons nos illusions
et que fuit notre espoir,
quand la déception nous empêche d’avancer
et que la confiance n’y est plus,
R/ Sois notre compagnon de route.
Seigneur Jésus,
les événements que nous vivons
semblent parfois n’avoir aucun sens.
Quand nos repères disparaissent,
quand nos valeurs ne parviennent
plus à baliser nos vies,
quand nos échecs assombrissent l’avenir,
R/ Sois la Parole qui éclaire
et réchauffe nos cœurs.
Seigneur Jésus,
les événements que nous vivons
nous entraînent parfois
dans des directions imprévues.
Quand nous écoutons les Écritures,
quand la table se dresse
et que nous partageons le pain,
quand nos yeux s’ouvrent
et te reconnaissent soudain,
R/ Tu fais de nous les témoins
de ton insaisissable présence.
Vie Liturgique, 8 mai 2011
3e dimanche de Pâques
Voici quelques suggestions :
Jésus marche avec nous, au coeur de nos fragilités
« Dans toute vie humaine, un jour ou l’autre, il nous arrive de grandes déceptions, des échecs, des deuils cruels, des situations humainement insolubles. Jésus est là! Dans ces situations si lourdes à porter. Jésus marche avec nous, au coeur de nos fragilités et de nos désespoirs. Laissons-nous regarder par le Christ.(…) C’est la fréquentation de la Parole, lue, écoutée, partagée, assimilée comme une nourriture qui éclaire, fortifie et rend l’espérance. Nous avons à relire, souvent, l’Écriture, pour voir clair dans nos vies, dans nos déceptions, nos échecs et nos découragements. Souvent, nous avons à progresser dans une connaissance plus profonde et plus intime de Jésus. »
Charles-André Sohier
2e dimanche de Pâques
Voici quelques suggestions :
Passer de la crainte à la confiance
« Au premier jour de la semaine, les disciples avaient verrouillé les portes du lieu où ils se trouvaient. Et ils agissent de la même façon la semaine suivante. Bel exemple de rapport au monde : on a peur de l'hostilité supposée des autres. On s'enferme à double tour. Devenir croyant en Jésus ressuscité, ce sera passer de la crainte à la confiance, de la fermeture à l'ouverture, du repli à la mission. Le monde attend une parole de vérité. Alors, les timides que sont les apôtres d'hier et d'aujourd'hui deviennent des témoins pleins d'assurance. »
Bruno Chenu
Ensemble, grandir avec le Ressuscité
Une question, de but en blanc : Avez-vous déjà fait l’expérience de la résurrection? Quelle drôle de question, pourriez-vous rétorquer. Comment pourrait-on être ressuscité si on est en vie et donc, par définition, pas encore passé par la mort?
De ce point de vue-là, la question n’a pas de sens, c’est sûr… Mais si on la prend à un autre niveau, elle pourrait nous permettre d’entendre plein d’expériences, non? Car si nous nous ne sommes pas encore passés par la mort physique, nous avons probablement fait l’expériences d’autres types de morts : des ruptures, des pertes, des maladies, des abandons, des épreuves, des deuils, etc. Et, dans ces morts-là, peut-être avons-nous rencontré la force de vie du Christ du matin de Pâques, celui qui nous emmène avec lui au-delà de la mort. On peut donc reposer la question : Avons-nous des expériences, dans nos vies, qui nous parlent de la résurrection? Y a-t-il des situations où l’on a vu apparaître la vie du Christ, même là où on ne l’aurait pas cru possible?
Le temps pascal nous invite à porter attention à nos expériences de résurrection. Comment les avons-nous vécues? Par qui sont-elles arrivées? Qu’ont-elles provoqué en nous? Toucher à ces expériences ne pourra que faire grandir la vie en nous. Entendre les autres nous parler de leurs propres expériences aussi. Liturgiquement, les cinquante jours de Pâques à la Pentecôte nous mettent en contact avec des personnes qui ont rencontré le Ressuscité. Et chacune à sa façon en deviendra un témoin unique. Marie-Madeleine, les disciples d’Emmaüs, les apôtres – même Thomas, avec son expérience de doute – tous sentent en eux l’appel à aller vers les autres pour leur partager ce qu’ils ont vu, entendu et vécu au contact de Jésus Ressuscité. La rencontre du Ressuscité suscite une joie qui met en route, en sortie, en état d’annonce.
La rencontre du Christ ouvre à la rencontre de l’autre. Pas par obligation, mais par élan de joie et de vie. C’est ce dont parle le pape François, quand il dit de nous que nous sommes des « baptisés – envoyés ». L’expérience du baptême, qui est d’entrer dans la mort et la résurrection avec le Christ, suscite en nous l’élan pour aller vers les autres et être témoins de cette vie. Ainsi, ensemble, nous grandissons avec le Ressuscité.
Marijke Desmet et le comité diocésain de la liturgie
Dimanche de Pâques
Voici quelques suggestions :
Vivre un si grand mystère dans notre vie ordinaire
Je crois que si l'Église nous invite à célébrer chaque année la fête de Pâques, ce n'est pas pour commémorer indéfiniment un événement révolu, si important soit-il, mais bien pour que cet événement nous devienne toujours plus concret, toujours plus contemporain. Il n'est donc pas indigne d'un si grand mystère de le vivre dans notre vie ordinaire, dans nos petits (ou grands) relèvements quotidiens.
Il peut y avoir dans notre vie ordinaire des expériences très précises de la force du Seigneur Jésus et de ce qu'on appelle son mystère pascal, comme le dit saint Jean dans son épître : « Nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons nos frères. » (1 Jn 3,14). De fait, quand nous engageons vraiment toute notre vie dans l'amour pour nos frères et nos soeurs, nous constatons bien vite que cela exige un grand renoncement et un don sans mesure.
Auteur inconnu
Dimanche des Rameaux
La Semaine Sainte est la semaine de l’amour
« Pour bien vivre la Semaine Sainte, nous ne devons pas la vivre seulement comme la semaine de l’épreuve et de la souffrance. Dans le projet de Dieu et dans l’obéissance du Christ, elle est la semaine de l’amour. Que ce soit le dernier repas et le lavement des pieds, la nuit au Jardin des Oliviers avant l’arrestation, le pardon de Pierre qui a renié, le dialogue avec le bon larron, tout sur le chemin suivi par Jésus vers sa mort est amour, service, don de soi, pardon. La Croix n’est plus le sommet de l’horreur, elle est le sommet de l’amour qui est de donner sa vie pour ceux qu’on aime. »
Marc Stenger
Voici quelques suggestions :
5e dimanche du carême
Voici quelques suggestions :
Vivre
Le Dieu des chrétiens est un Dieu de vie! Tout au long de l’Ancien Testament, Dieu ne cesse de dire et redire sa promesse de vie pour nous. « Je vais ouvrir vos tombeaux et vous en ferai remonter, ô mon peuple », lit-on dans la première lecture. Et pour Dieu, dire, c’est agir : « J’ai parlé et je le ferai – oracle du Seigneur ».
Cette promesse de vie ne vient cependant pas nous empêcher de faire l’expérience de la mort. Jésus, comme Marthe et Marie, fait l’expérience de la peine suscitée par la mort de Lazare. Il fera aussi l’expérience de sa propre mort, après tout un parcours de souffrance. Ces expériences liées à la souffrance et à la mort, nous les faisons tous, de tant de façons… Mais dans la peine, dans la souffrance, il y a la promesse que la mort n’aura pas le dernier mot : « Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra. » Nous sommes faits pour la vie. Ce dimanche nous invite à croire à cette promesse et à la laisser grandir en nous.
Marijke Desmet et le comité diocésain de la liturgie
Donner la vie en se mettant debout avec ceux qui sont couchés
N’est-ce pas là la vérité de l’homme, ce qui donne sens à sa vie, la clef du bonheur : sa capacité d’aimer. C’est-à-dire sa capacité de donner la vie,
-- en se mettant debout avec ceux qui sont couchés,
-- en ouvrant ses yeux avec ceux qui voient mal,
-- en reconnaissant ses propres souillures et blessures pour accepter celles des autres.
Je crois que beaucoup d’entre nous ont déjà ressenti ce bonheur, cette chaleur dans les entrailles, cette envie de courir en chantant, quand on aime et se sent aimé, quand on pardonne et se sent pardonné.
Alors la vérité de l’homme rejoint celle de Dieu. Le vrai Dieu, celui qui est ressuscité, qui est là, comme Lazare, debout, vivant dans son tombeau mais qui a besoin des hommes pour enlever le linceul et dégager les bandelettes. Ce Dieu, le Vivant, qui a besoin des hommes pour vivre, pour que l’amour puisse se répandre, se voir, se sentir, être palpable et rendre heureux.
Stéphane Braun
4e dimanche du carême
Voici quelques suggestions :
Voir avec les yeux du cœur
Les lectures de ce dimanche nous parlent de regards. Il y a des regards qui jugent, qui condamnent, qui enferment, qui excluent. Il y a des regards, comme ceux de l’entourage du jeune berger David, qui ne savent pas voir au-delà de ce qui est prescrit, de ce qui est habituel, de ce qui s’est toujours fait. Et puis il y a des regards, comme celui de l’aveugle de l’évangile, qui sont empêchés de voir. Cet empêchement, pour certains, est compris comme une punition de Dieu.
À tous ces regards blessés, déviants, éteints, fermés, Dieu offre la Lumière. Une lumière qui fait voir autrement. Une lumière qui transforme : « J’étais aveugle, et à présent je vois ». Une lumière qui ouvre à la foi. En rencontrant Jésus, le Fils de l’homme, c’est non seulement les yeux physiques de l’aveugle qui se sont ouverts, mais aussi les yeux de la foi. Cette expérience lui fait dire : « Je crois, Seigneur! ». Comme l’aveugle, nous sommes nous aussi appelés à laisser la Lumière du Christ venir ouvrir et transformer nos regards.
Marijke Desmet et le comité diocésain de la liturgie
Notre aveuglement quotidien
« Nous avons également nos propres aveuglements. En effet, tant de choses peuvent nous aveugler. (…) Je dois reconnaître que, dans la vie, il y a tant de choses qui peuvent participer à mon propre aveuglement : je peux, par exemple, subir l’influence du groupe auquel j’appartiens et qui peut m’empêcher de dire ce que je pense en vérité par peur d’être rejeté alors que les attitudes de ce même groupe sont peu respectueuses d’autres personnes. Je peux aussi être aveuglé par le rythme fou de la vie qui m’empêche de penser et donc de voir la réalité en face. La quête du pouvoir, la recherche effrénée de plaisirs immédiats, une volonté d’ignorance, une certaine routine, toutes ces attitudes peuvent également participer à notre aveuglement quotidien. Alors aujourd’hui Jésus, tout comme dans l’évangile, vient vers nous et nous invite à aller nous laver à la piscine de Siloé, c’est-à-dire à accepter d’entrer dans une démarche de "désaveuglement" ».
Être désaveuglés
« Être désaveuglés de tout ce qui nous empêche de devenir nous-mêmes, être désaveuglés de toutes ces petites limites qui nous constituent et qui font partie intégrante de notre être. Ces limites sont d’une certaine manière tous nos petits travers, nos distractions, nos énervements, nos ronchonnements qui iront jusqu’à parfois faire sourire les autres de nous voir capables de nous encombrer l’esprit de tant de petits détails inutiles. Au fil de la vie, ils deviennent comme des écailles venant se placer sur nos yeux et peu à peu, ils nous aveuglent. D’une certaine façon, ils constituent les zones ténébreuses de notre cœur, c’est-à-dire ce que nous repoussons dans nos coins intérieurs en essayant de les oublier. Ce sont tous ces petits faits et gestes, souvent anodins, qui traversent nos existences et qui nous encombrent. (…) Il est bon de s’en débarrasser de temps en temps en allant les déposer au pied de la Croix du Christ. »
Philippe Cochinaux
3e dimanche du carême
Voici quelques suggestions :
Boire l'eau vive
Avoir soif, c’est éprouver un manque profond. On sait qu’on ne peut pas vivre sans eau. La soif, c’est l’expérience du manque de ce dont nous avons le plus besoin. Dans la première lecture de ce dimanche, l’expérience de la soif mène le peuple à l’expérience du doute. Qui est-il, ce Dieu qui nous avait promis une terre d’abondance et qui nous laisse mourir de soif au désert? Qui est-il, ce Dieu qui ne nous épargne pas la souffrance? Veut-il vraiment notre bien? Le manque peut ouvrir à une crise de foi…
Mais le manque, même avec les questions et les doutes qu’il fait jaillir, peut aussi ouvrir à l’accueil du don. C’est l’expérience de la Samaritaine. Elle arrive au puits avec sa cruche qui est l’expression de son manque. Mais la rencontre qu’elle fait avec Jésus lui fait toucher à sa soif profonde et au désir d’une eau nouvelle qui sera vraiment source de Vie. Par cette rencontre, elle réalise que cette eau lui est accessible à elle aussi. L’eau vive à laquelle elle goûte la transforme et met en elle le désir de partager aux autres cette Vie qu’elle vient de recevoir. C’est tout un parcours de foi qu’elle vit par cette rencontre : en touchant à sa soif profonde, elle s’ouvre à l’accueil du don de Dieu, son eau vive et, rassasiée de cette eau, elle en devient témoin. N’est-ce pas là l’expérience à laquelle nous sommes tous invités, comme baptisés et envoyés?
Marijke Desmet et le comité diocésain de la liturgie
D’une soif à l’autre
Aujourd'hui, Jésus nous demande à boire! Oui, il a soif d'un cœur à cœur avec nous. Il a soif de nous rejoindre dans nos besoins changeants, nos amours déçues, nos blessures profondes pour nous raccorder à la source du véritable amour et de la vraie vie. Il a soif que nous ayons soif de lui car lui seul peut apaiser nos désirs d'espérance et de paix intérieure.
Il est l'eau vive, source jaillissante pour la vie éternelle.
La notion de vie éternelle, j'avoue qu'elle dépasse mon entendement. Par contre, je saisis par la foi que ce que le Seigneur propose est quelque chose de sûr et de durable.
Un vide qui a la forme de Dieu
Blaise Pascal écrivait: «Il y a dans le cœur de l'homme un vide qui a la forme de Dieu.» J'en conclus que toutes ces soifs qui nous tenaillent, cette recherche du bonheur qui nous hante, c'est Dieu qui désire prendre toute la place dans notre cœur.
L’Esprit fera de nous de grands puits d'amour
Comme la Samaritaine, prenons conscience de nos soifs intérieures et rapprochons-nous de Jésus qui les apaisera toutes. Plus encore, l'Esprit qu'il nous donne fera de nous de grands puits d'amour où notre conjoint, nos enfants et petits-enfants, des membres de notre communauté, voire des étrangers pourront s'abreuver de tendresse, de confiance, de pardon et de liberté. Car, au plus intime de notre être, il y a une source vive qui ne demande qu'à jaillir et à irriguer des déserts.
Lise Hudon-Bonin
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